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quitter la fonction publique pour se reconvertir : comment faire ?

Vous êtes fonctionnaire d’état, et vous réfléchissez de plus en plus à quitter la fonction publique. Vous n’aimez plus votre travail et vous souhaitez changer de métier. Chaque jour dans cette institution est un supplice pour vous. Vous attendez patiemment la fin de semaine. Et chaque lundi, c’est la même chose. Vous avez la boule au ventre.

Dans cet article, je vous raconte, l’histoire de Eileen, une jeune femme qui a décidé de quitter l’éducation nationale. D’abord professeur d’anglais, elle s’oriente vers le métier de conseiller d’orientation indépendante ! Comment a-t-elle fait pour se préparer à quitté la fonction publique ? Est-ce réellement possible de cumuler micro-entreprise en étant fonctionnaire ? Comment s’est-elle organisé financièrement ?

En tant que psychologue et coach en reconversion professionnelle, je me suis intéressée à son parcours pour plusieurs raisons :

  • vous inspirez à travers son histoire.
  • vous montrez que la reconversion est chose possible pour vous aussi.

 

C’est parti !

Quitter la fonction publique pour se reconvertir

Présente-toi. Qui es-tu et quel a été ton parcours scolaire avant d’être dans la fonction publique?

Je m’appelle Eileen Meharry et je viens de Corse. Je suis professeur d’anglais depuis six ans maintenant.

Parcours scolaire 

Mon parcours scolaire a été assez varié. Initialement, j’ai entrepris une année de classe préparatoire à Hypocagne à Toulouse. Cependant, j’ai rapidement réalisé que ce cursus était trop généraliste pour moi et que je préférais me concentrer sur l’anglais plutôt que sur plusieurs matières différentes. Grâce à une passerelle, j’ai pu me réorienter vers une Licence LLCER à l’université de Toulouse, puis j’ai poursuivi ma dernière année de licence à la Sorbonne, à Paris. Après cela, je suis retournée en Corse pour effectuer mon master MEEF. J’ai obtenu mon concours de professeur du second degré pendant ma première année de master et j’ai commencé à enseigner pendant ma deuxième année.

Choix de carrière dans la fonction public

Quant à mon choix de devenir professeur dans la fonction publique, il est né d’une réflexion sur mes études antérieures. Ayant obtenu un bac scientifique, je me suis d’abord dirigée vers des études paramédicales. Cependant, les difficultés que j’ai rencontrées en physique-chimie et en mathématiques m’ont fait réaliser que ces domaines n’étaient pas faits pour moi. J’ai alors cherché un métier où je pourrais me sentir utile et avoir un contact régulier avec les gens, ce qui m’a naturellement conduit à l’enseignement.

Comment se passent tes débuts dans la fonction publique en tant que prof ? 

Une adaptation difficile mais progressive

La première année a été particulièrement difficile pour moi. J’ai décroché mon concours à tout juste 21 ans et me suis rapidement retrouvée face à des collégiens aux caractères bien trempés, ainsi qu’à des enfants autistes. Nous manquions d’accompagnement pour nous aider en tant que professeur, et j’ai même envisagé d’abandonner à un moment donné. Les débuts ont été éprouvants.

Cependant, au fil du temps, les choses ont commencé à s’améliorer. En travaillant sur mon autorité et en développant ma voix pédagogique, j’ai progressivement pris confiance et trouvé mes marques dans mon rôle d’enseignante.

A partir de quand as-tu commencé à penser à quitter la fonction publique ?

Pour l’instant, je n’ai pas encore complètement quitté l’Éducation nationale. Je suis en train de prendre des mesures pour créer ma micro-entreprise. Actuellement, j’attends la réponse de l’Éducation nationale, qui devrait arriver dans les mois à venir.

Une mauvaise intuition dès le départ

Je n’ai jamais envisagé de quitter la fonction publique à un moment précis, car dès le début, certaines choses ne me convenaient pas. Dès le départ, je trouvais difficile de donner des cours à des classes de 30 élèves. Il était compliqué de les faire participer activement, car soit je me concentrais sur les élèves les plus performants, laissant les autres de côté, soit je me focalisais sur les élèves en difficulté, au risque d’ennuyer les plus doués. C’est alors que j’ai réalisé que les cours particuliers étaient bien plus épanouissants.

Qu’est-ce qui t’a poussé à passer à l’action en quittant la fonction publique ? 

Conditions de travail détériorées

Au fil des années, j’ai constaté que nos classes devenaient de plus en plus nombreuses, et je me suis dit que je ne pourrais pas continuer ainsi pendant encore 40 ans. J’avais l’impression de devoir assurer une garderie plutôt que d’enseigner, et il arrivait souvent que certains élèves se comportent mal, sans qu’on puisse agir faute de personnel de surveillance suffisant. C’est à partir de ce constat que j’ai commencé à envisager mon avenir en dehors de l’Éducation nationale.

 

Manque de reconnaissance

Les élèves ont rarement envie d’aller à l’école, ce qui se traduit par un manque de reconnaissance pour les enseignants. Avec des classes de plus en plus nombreuses et des élèves rencontrant de plus en plus de difficultés, nous avons constamment l’impression de ne pas être à la hauteur et de faire un travail insatisfaisant.

Sensation d’inutilité

J’étais constamment en train de remettre en question ma pratique. À la fin de chaque journée, je rentrais chez moi avec une multitude de questions dans la tête, me demandant si j’avais fait correctement mon travail. J’avais le sentiment que mes efforts ne servaient à rien et que nous manquions de soutien pour améliorer notre pratique.

Comment tu t’y es pris pour quitter la fonction publique ? 

Temps de réflexion 

Avant même de songer à quitter l’Éducation nationale, j’ai commencé l’année dernière à explorer sur internet les possibilités de réorientation professionnelle pour les enseignants. Je ne souhaitais pas m’engager dans un parcours d’études de 2 ou 3 ans, mais plutôt trouver une formation courte.

Trouver une formation compatible avec mes centres d’intérêts et compétences 

J’ai découvert une formation COSI qui pouvait être suivie en quelques mois seulement. Après m’y être inscrite, j’ai trouvé que c’était très pratique. Cette formation m’a permis d’apprendre concrètement comment réaliser des tests d’orientation et effectuer des bilans d’orientation pour les jeunes. Très rapidement, j’ai gagné en confiance dans l’idée de proposer des accompagnements pour Parcoursup et des bilans d’orientation pour les jeunes. J’ai commencé à exercer cette activité en parallèle de mon travail.

Je vous forme au métier de conseiller d’orientation indépendante en ligne en 3 mois. Pour candidater pour vous formez à ce nouveau métier, contactez-moi ici ! Des sessions de formations ouvrent chaque année.

As-tu effectué des démarches administratives pour quitter la fonction publique ? Si oui, lesquels ? 

Demande d’autorisation de cumul d’activité

Étant fonctionnaire, je savais que je ne pouvais pas cumuler deux activités lucratives sans obtenir une autorisation préalable. J’ai donc entrepris les démarches nécessaires en envoyant une demande d’autorisation de cumul d’activité, que j’ai adressée à la fois au proviseur et au rectorat. Heureusement, le processus s’est déroulé assez facilement et ma demande a été acceptée rapidement.

Renseignement auprès des syndicats

Je me suis tournée vers les syndicats pour explorer les différentes options qui s’offraient à moi. Dans cette démarche, j’ai décidé de lire un livre de William Lafleur, un ancien de l’éducation nationale, qui raconte son parcours et ses expériences après avoir quitté cette institution.

Demande de rupture conventionnel 

J’ai monté deux dossiers. Le premier concerne une demande de rupture conventionnelle, qui serait idéale pour moi car, bien que je perdrais mon concours et ne ferais plus partie de l’éducation nationale, cela me permettrait de bénéficier de droits au chômage en attendant de vivre pleinement de ma nouvelle activité. Cependant, cette option est rarement acceptée, avec environ seulement 2 dossiers sur 10 qui obtiennent un accord en moyenne. J’ai préparé ce dossier seul en m’adressant à la gestionnaire responsable de cette procédure.

Demande de disponibilité 

Si jamais la demande de rupture conventionnelle était refusée, j’ai également formulé une demande de disponibilité. Cette option consiste à solliciter un congé d’un an auprès de l’éducation nationale afin de pouvoir créer mon entreprise. Pendant cette période, bien que je conserve mon concours et ma place dans l’éducation nationale, je ne serai pas rémunérée. Un remplaçant prendra en charge mes cours dans l’établissement. Cependant, ma préférence reste la rupture conventionnelle, qui reste mon premier choix.

As-tu un plan B si la fonction publique n’accepte pas de te laisser partir selon les conditions que tu souhaites ? 

Démission 

Si ni la rupture conventionnelle ni la demande de disponibilité ne sont acceptées, ma dernière option serait de démissionner. Cependant, cette décision entraînerait la perte de mon concours, et je n’aurais pas droit au chômage.

Dans un premier temps, je prendrai un mi-temps alimentaire afin de subvenir à mes besoins, en parallèle du développement de ma micro-entreprise. L’autre moitié de mon temps sera consacrée à démarcher des établissements privés et à trouver des clients pour faire croître mon activité. Une fois que ma micro-entreprise sera suffisamment développée, je pourrai alors quitter mon mi-temps pour me consacrer pleinement à mon projet entrepreneurial.

Comment ton entourage à réagi lorsqu’ils ont su que tu quittais la fonction publique ?

Mon compagnon

J’ai bénéficié d’un soutien total de la part de mon copain, qui a été témoin au quotidien de l’impact négatif que mon travail avait sur moi, de mon manque de motivation à y aller. Il me répétait régulièrement : « Arrête, tu ne peux pas continuer à subir ton travail de cette manière. Lance-toi dans autre chose. »

Mes parents 

Pour mes parents, la situation était compliquée. Ils attachaient une grande importance à la sécurité de l’emploi et au salaire correct que cela assurait, ce qui les rassurait. Ils ne comprenaient pas comment j’avais pu passer cinq années d’études pour envisager la possibilité de reprendre un travail alimentaire afin de me reconvertir. Je devais leur expliquer que c’était une mesure temporaire dans le cadre de mon plan pour créer mon entreprise par la suite. Ils étaient plutôt stressés face à cette perspective.

 Au début, j’ai essayé de les convaincre, mais j’ai fini par lâcher prise et décider de faire mon propre choix en me disant que c’était moi qui devais aller au travail chaque jour et supporter les conséquences, et que dans dix ans, cela ne serait pas différent. C’est ma vie, après tout !

Mes Collègues 

Ils me regardaient avec une grande admiration. Beaucoup me disaient : « Tu as raison, si tu ne fais pas ça avant d’avoir des enfants, tu ne le feras plus », ou encore : « Moi, je rêve de le faire, mais je n’ose pas. » Nombre d’entre eux voulaient arrêter, mais se sentaient perdus quant à leurs alternatives, ou bien ils étaient simplement trop effrayés pour sauter le pas. D’autres avaient suffisamment d’ancienneté pour bénéficier d’un salaire qui ne justifiait plus de partir maintenant. Il est vrai que l’éducation nationale peut parfois apparaître comme une sorte de « prison dorée » à ce niveau-là.

Quels étaient tes freins avant de quitter la fonction publique ? 

Le frein financier

Les finances ont eu un impact sur moi, car je savais que, pendant un certain temps, je devrais compter en partie sur mon conjoint pour subvenir à nos besoins.

Comment as-tu lever les freins financiers ? 

“J’étais arrivée à bout “

Je ne pensais pas nécessairement être en burn out, mais il m’était devenu insupportable d’aller au collège tous les jours. J’ai réalisé qu’il était temps de prendre une décision. Je savais que si je ne le faisais pas, je risquais de tomber malade, car je suis convaincue que nos pensées internes ont un impact sur notre santé physique.

 Je suis arrivée à un stade où j’avais des pensées sombres. 

Soutien 

Mon copain me soutenait pleinement. Il me disait des choses comme : « Je vois que ça ne va pas », « Il faut que tu partes », « Laisse-toi au moins une chance de faire en sorte que ton projet de micro-entreprise fonctionne », « Si ça ne fonctionne pas, au moins tu auras essayé. »

Anticipation 

J’ai réfléchi au rapport bénéfice-risque et je me suis rendu compte que je ne me retrouverais pas sans rien si je me lançais dans cette aventure. Pendant un moment, j’ai envisagé de me lancer à 100% dans ma micro-entreprise, sans filet de sécurité, mais cette idée me stressait énormément. Le mi-temps me permettait de travailler sur mon entreprise tout en limitant les risques.

Tu décides ensuite de devenir conseillère d’orientation indépendante. Comment as-tu eu ce déclic ? Quelles questions t’es-tu poser ?

Je savais que je voulais travailler avec des jeunes, de préférence des lycéens, et les aider en leur fournissant des conseils. J’adore donner des cours particuliers et je voulais diversifier mes prestations, sachant que je ne pouvais pas me limiter aux cours d’anglais. En cherchant sur internet, j’ai découvert qu’il était possible de devenir conseillère d’orientation indépendante sans avoir suivi cinq années d’études en psychologie. Ayant déjà été professeure principale, j’avais acquis certaines compétences dans ce domaine en ayant notamment suivi l’orientation des élèves de troisième et de terminale. C’est ainsi que j’ai décidé de faire de cette activité ma deuxième source de revenus.

Je vous forme au métier de conseiller d’orientation indépendante en ligne en 3 mois. Pour candidater pour vous formez à ce nouveau métier, contactez-moi ici ! Des sessions de formations ouvrent chaque année.

Que dirais-tu aux personnes qui souhaitent se reconvertir, mais qui rencontrent des obstacles financiers ?

« Foncez ! D’autant plus que nous devons travailler au moins 40 ans », m’a-t-on encouragée. Je constate moi-même la nouvelle énergie que je déploie en travaillant dans ma nouvelle entreprise « Avenir Mode d’Emploi », qui n’a rien à voir avec celle que j’avais lorsque j’étais contrainte de faire quelque chose que je n’aimais pas.

Foncez, car il n y a rien qui nous prend plus d’énergie que de faire un travail qui ne nous convient pas !

Comment se sont déroulés tes débuts en tant que conseillère d’orientation indépendante ?

De nouveaux clients rapides 

Le point positif, c’est que j’ai rapidement obtenu des clients grâce au bouche-à-oreille, ce qui m’a permis de mettre en pratique tout ce que j’avais appris assez rapidement. Cela a demandé énormément de travail. La recherche et la préparation m’ont pris beaucoup de temps, mais je trouvais cela passionnant.

De nouvelles compétences à apprendre et à mobiliser 

La tâche qui m’a demandé le plus de temps et m’a vraiment poussée hors de ma zone de confort, c’est la création de sites internet et de flyers. Pour m’aider dans cette démarche, j’ai donc pris contact avec le BGE de ma région pour bénéficier d’un accompagnement dans la création d’entreprise.

Que recommandes-tu à quelqu’un qui souhaite quitter la fonction publique ? 

Inspirez vous des autres

Dans mon cas, j’ai regardé un podcast intitulé « Avant j’étais prof ». Il s’agit d’anciens professeurs qui ont quitté l’éducation nationale pour se reconvertir. Ce podcast m’a permis de réaliser qu’en tant que fonctionnaire, nous sommes capables de faire tellement de choses différentes, et cela m’a beaucoup rassurée.

Sur quels réseaux peut-on te contacter ? 

@avenir mode d’emploi

Maintenant que vous connaissez le parcours scolaire et professionnel d’Eileen, vous comprenez à quel point il peut être pesant de rester dans une institution qui ne nous convient plus. Eileen a osé entreprendre les démarches administratives nécessaires pour sortir de cette situation. Elle est devenue actrice de son avenir professionnel et a décidé de se former pour devenir conseillère d’orientation indépendante ! Si vous en avez assez d’avoir la boule au ventre avant d’aller au travail, si vous souhaitez changer de métier mais que vous manquez d’idées, je vous propose un plan d’action en 3 mois pour vous aider à sortir de cette situation. Si, comme Eileen, vous aspirez à devenir conseiller d’orientation indépendant, je vous offre une formation pour vous aider à concrétiser votre projet. Le nombre de places est limité. Contactez-moi et je vous répondrai dans les 72 h.

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