orientation sereine

Mon travail ne me convient plus : Témoignage d’Alexandra Marty

Ce jour arrive où vous vous réveillez un matin en prononçant cette phrase : « Mon travail ne me convient plus ? ». Vous êtes en perte de sens. Les valeurs de votre entreprise ne correspondent pas aux vôtres. L’ambiance de travail n’est pas au beau fixe. Bref, chaque jour dans ce métier est un supplice pour vous. Vous attendez patiemment vos prochains congés. Pourtant, chaque lundi, c’est la même chose. Vous voilà pris au piège. Vous êtes dans un métier qui ne vous convient plus.

 

Dans cet article, je vous raconte, l’histoire d’ Alexandra Marty, 43 ans, agent d’accueil à la sncf… La jeune femme a décidé de faire ses propres choix et de se reconvertir en tant que praticienne en shiatsu.

En tant que psychologue et coach en reconversion professionnelle, je me suis intéressée à son parcours pour plusieurs raisons :

  • vous inspirer à travers son histoire.
  • vous montrer que la reconversion est chose possible pour vous aussi.

 

C’est parti !

 

Présente-toi. Qui es-tu et quel a été ton parcours scolaire avant d’être praticienne en shiatsu ? 

Parcours scolaire 

Je m’appelle Alexandra, j’ai 43 ans, et je suis mère de trois enfants. Mariée depuis 20 ans, j’ai entamé une reconversion professionnelle en 2019.

Après avoir obtenu un bac professionnel en secrétariat, j’ai occupé divers emplois saisonniers dans la restauration avant de rejoindre la SNCF en 2000.

Initialement, travailler à la SNCF ne représentait pas un choix délibéré pour moi. Engagée pour un poste saisonnier grâce à ma sœur qui y était déjà employée, j’étais attirée par la perspective d’une retraite à 55 ans malgré un salaire peu élevé à l’époque. Cependant, je savais au fond de moi que ma carrière ne se limiterait pas à la SNCF.

Mon travail ne me convient plus

Comment as-tu vécu tes premières années en tant que contrôleuse de train ? 

Des premières années sereines

Durant les premières années, j’étais très attachée à mon rôle de contrôleur, notamment grâce à l’esprit de solidarité qui régnait parmi mes collègues. Ce lien et cet entraide mutuelle m’étaient précieux.

Cependant, je me sentais progressivement en décalage avec les pratiques de l’entreprise, en particulier face aux critiques concernant ma manière d’exercer mon métier. Par exemple, il était attendu que les passagers montant à bord du train en retard soient soumis à un tarif plus élevé.

Pour ma part, je comprenais qu’un retard puisse arriver à tout le monde. Je n’étais donc pas strict sur l’application de cette règle, la trouvant injuste.

Une carrière qui devient de plus en plus difficile 

Et comme si l’univers avait ses propres plans, il m’a poussée hors de ma zone de confort, me confrontant rapidement à des difficultés.

J’ai vite rencontré des problèmes relationnels et réalisé que le travail en équipe n’était pas ma vocation. Cela m’a incitée à entamer une thérapie pour clarifier certains aspects de ma vie.

Je me suis aperçue de mon investissement excessif dans mon métier et de mes attentes élevées au travail. Or, dans une grande entreprise comme la SNCF, il est possible de beaucoup donner sans nécessairement recevoir en retour.

Face à cet acharnement professionnel, je me suis dit qu’il valait mieux investir autant d’énergie pour mon propre compte !

Arrive un moment où deux choix s’offrent à nous : se laisser gagner par l’amertume et se plaindre constamment, ou reconnaître que la situation est intenable. Si, après en avoir parlé, rien ne change et les choses restent en l’état, alors il est temps de partir.

Quels sont les signes alarmants qui t’ont poussé à passer à l’action et quitter ton travail ? 

Une ambiance de travail pesante

Pour commencer, j’étais très malheureuse au travail, et j’ai eu quelques années compliquées avec certains collègues de travail où on ne s’entendait plus du tout ! C’est un point très important, car je pense que j’aurais pu garder un emploi qui me plaisait moins si l’ambiance de travail y avait été plus sympa. 

Une entreprise en pleine mutation 

En plus d’une ambiance de travail catastrophique, l’entreprise était constamment en mutation. Je me sentais également limitée dans mes prises de décision, incapable d’avoir une quelconque influence sur les choix qui étaient imposés de manière brutale. Certains s’adaptaient au rythme imposé, tandis que d’autres ne le supportaient pas du tout.

Il devenait de plus en plus difficile pour moi de percevoir un salaire d’une entreprise dont les valeurs ne correspondaient pas aux miennes. Je ressentais un profond désalignement entre mes convictions, les tâches qui m’étaient confiées et la rémunération que je recevais. Malgré une éducation prônant le travail et l’engagement, je réalisais que je n’étais plus en phase avec les missions pour lesquelles je recevais un salaire.

Signaux émotionnels

En rentrant chez moi, j’étais souvent en colère et je pleurais beaucoup. Heureusement, j’ai un mari incroyablement compréhensif avec qui je pouvais en parler. Cependant, je suis convaincue que de nombreuses relations de couple sont mises à mal à cause des tensions au travail.

Le travail occupe une grande partie de notre journée, soit 8 heures avec nos collègues et seulement 2 heures en famille. Dans ce contexte, je pense qu’il est crucial d’avoir des relations positives au travail, car cela peut servir de soupape de décompression. Si l’on apprécie ses collègues et que l’on exerce un métier qui nous passionne, cela peut aider à surmonter les difficultés familiales.

À l’inverse, si l’on est malheureux au travail et que l’on passe peu de temps en famille pour se ressourcer, je ne pense pas que ce soit tenable. La frustration accumulée au travail risque d’être reportée à la maison, se traduisant par des disputes avec son partenaire ou une moindre patience envers les enfants.

Perte de sens et sentiment d’inutilité 

Je me retrouvais rémunérée pour des tâches totalement inutiles et inefficaces. Lorsque j’en parlais à ma hiérarchie, leur réponse était systématiquement : « C’est ce que nous devons faire. » Rien n’est plus frustrant que d’être payé pour accomplir des actions dénuées de sens. Ce qui me manquait profondément, c’était la satisfaction d’un travail bien fait en fin de journée. Je me sentais extrêmement inutile et sans but.

C’est triste, mais on préfère avoir une vie sans véritable sens pendant 230 jours et de se dire : « Eh bien, je trouverai du sens durant mes 5 semaines de congés et les week-ends. »

Comment as-tu quitté la SNCF ? 

Suppression de poste

Eh bien, ils m’ont finalement facilité la tâche en supprimant mon poste en 2021. J’avais déjà envisagé de partir auparavant, mais lorsque j’ai appris que mon poste était menacé, j’ai vu cela comme le signe ultime ! Nous avions atteint un point de non-retour entre ma hiérarchie et moi.

À cette époque, la rupture conventionnelle n’existait pas sous cette forme dans cette entreprise. Cependant, si notre poste était supprimé et que nous acceptions de partir, nous avions droit à une prime de départ. J’ai donc saisi cette opportunité pour créer mon propre cabinet de travail en tant que praticienne en shiatsu. Cela me permettrait de m’installer, de mettre de l’argent de côté et de me verser un salaire en attendant. Finalement, j’ai vraiment bien vécu cette transition.

Quelles ont été les réactions de ton entourage face à ta reconversion professionnelle ?

Un conjoint compréhensif 

Je suis convaincue d’avoir un tempérament qui ne laisse aucune place aux opinions des autres. Ainsi, lorsque je prends une décision après mûre réflexion et sans consulter personne, c’est que je suis en parfaite harmonie avec moi-même à 100%. J’ai donc discuté de ma décision avec mon mari en amont, qui m’a conseillé de partir.

Une incompréhension 

La question qui revenait souvent était : « Pourquoi quitter votre emploi alors que vous auriez pu bénéficier d’une retraite à 55 ans et d’une sécurité d’emploi ? » J’en étais consciente. Mais rester aurait compromis mon intégrité personnelle. Quitter mon poste d’agent d’accueil à la SNCF était une question de dignité. Je me respectais trop pour continuer à endurer cela.

Désormais, je refuse de signer un CDI quelque part. Je refuse d’appartenir à qui que ce soit. J’apprécie la liberté de gérer mes journées à 100%. En tant que personne travailleuse, je peux travailler 12 heures un jour et moins le lendemain, selon mes besoins et mon organisation. Dans un emploi salarié (c’est ainsi que je perçois un CDI), on est tributaire des horaires qui nous sont imposés. Si je dois choisir entre vivre dans une cabane dans la forêt sans rien ou rester dans une situation qui va à l’encontre de mes principes, mon choix est vite fait ! (rires)

Le jour où j’ai signé les papiers de départ, j’ai un poids qui s’est retiré à l’intérieur de moi. J’ai ressenti la légèreté de la liberté ! le fait d’appartenir à personne d’autre qu’à moi-même.

En quoi consiste ton nouveau métier de praticienne en shiatsu ? 

Qu’est-ce que c’est ? 

Le shiatsu est une pratique japonaise issue de la médecine traditionnelle chinoise. Il est similaire à l’acupuncture mais sans l’utilisation d’aiguilles. Le shiatsu travaille sur le système des méridiens en utilisant des pressions-relâchements, des tapotements et des pincements. Son objectif est de stimuler l’énergie du corps, appelée le yin et le yang, présente dans nos méridiens.

Cette pratique est essentielle car elle vise à rétablir l’équilibre énergétique du corps, tant sur le plan physique que émotionnel. En favorisant le bon fonctionnement des organes sur le plan énergétique, le shiatsu permet de se sentir mieux dans son corps et de prévenir les maladies.

Quelle est ton approche ?

Je pratique le shiatsu traditionnel, sur un futon au sol, offrant ainsi un suivi entièrement personnalisé. Lorsque le système nerveux est relâché, la circulation d’énergie s’améliore considérablement. La confiance mutuelle est essentielle dans ce processus. De plus, je communique beaucoup avec mon jusha (personne recevant le shiatsu). Grâce à une intuition développée, je suis en mesure d’apporter une aide précieuse pour diverses problématiques.

Une photo de ton nouveau cabinet ?

 Un seul mot : magnifique !

Mon travail ne me convient plus : cabinet praticienne en shiatsu

Mon rôle est d’accompagner les gens à être en paix dans leur tête, dans leurs corps et leurs émotions.

Quelle a été ta stratégie pour changer de voie professionnelle ? 

Conserver un poste en parralèle 

De 2016 à 2021, j’ai traversé une période psychologiquement très difficile. À l’époque, je conservais mon emploi à temps partiel à la SNCF tout en suivant une formation à temps partiel à l’école de shiatsu à Chartres pendant trois ans, de 2016 à 2019. Cette formation était pour moi d’une importance capitale, car j’avais besoin d’une formation sérieuse et concrète.

Recherche d’une formation solide 

Cette formation m’a permis d’obtenir un diplôme reconnu au niveau BAC+2, entièrement financé par mon employeur. Elle couvrait des aspects variés, de la médecine traditionnelle chinoise à l’anatomie en passant par les points d’acupuncture.

Communiquer autour de ma nouvelle activité 

Pourtant, malgré l’obtention de ce diplôme, je ne me considérais pas encore comme une praticienne en shiatsu. Mon identité professionnelle restait étroitement liée à mon travail à la SNCF, et je ne me sentais pas légitime dans ma nouvelle voie. Je me souviens des rentrées scolaires où l’on me demandait la profession de mes parents, et je continuais d’inscrire « Agent SNCF » sur les formulaires. À un moment donné, cela commençait à altérer mon identité.

C’est alors que ma formatrice m’a donné un conseil qui a fait écho en moi : « Les personnes qui réussissent sont celles qui abandonnent leur ancien métier pour se concentrer pleinement sur leur nouvelle voie de reconversion. » En 2019, j’ai décidé de suivre son conseil. J’ai commencé par concevoir mes propres cartes de visite et petit à petit, j’ai pris confiance en moi et je me suis sentie plus à l’aise pour parler de mon nouveau métier.

Il était nécessaire pour moi de démontrer à moi-même que j’avais la capacité d’exercer une autre activité. Ces trois années passées à l’école ont représenté un véritable tournant dans ma façon de percevoir les choses et dans ma manière d’être.

Peut-on dire que tu as trouvé ta voie ? 

Je me sens complètement épanouie maintenant ! Je ressens une réelle passion pour ce que je fais.

Pourtant, je sens qu’il me manque encore quelque chose. Je ne compte pas m’arrêter là ! En réalité, j’aimerais apprendre des millions de métiers différents. En plus d’être praticienne en shiatsu, j’apporte également mon aide à mon mari, qui est éleveur. Cette reconversion m’a permis d’être plus en phase avec ma personnalité et mes valeurs. Cela m’a amenée à remettre en question beaucoup de choses. Il y a des personnes que je ne fréquente plus par choix, car désormais, mon estime de moi-même me permet de me respecter pleinement.

J’ai cessé de me contraindre à des situations qui me causaient de la douleur et de la souffrance. Je réalise désormais qu’il n’est pas nécessaire d’accepter ce qui nous fait du mal simplement pour faire plaisir aux autres.

Comment ta famille te perçoit-elle actuellement dans ton nouveau travail ? 

Une incompréhension

Je pense qu’ils n’ont pas saisi exactement ce que je faisais. Ma légitimité au sein de ma propre famille est complexe. C’est un sujet qui les met mal à l’aise et ils évitent d’en parler.

De la bienveillance des proches

Cependant, du côté de mes enfants et de mon mari, j’ai reçu un soutien constant. Mes enfants ont même pris le temps de réviser mes cours avec moi pendant les périodes d’examens. L’un de mes enfants m’a écrit une lettre touchante exprimant sa fierté à mon égard et saluant mon courage pour changer de voie.

Je tiens également à rendre hommage à mon père. Suite à des problèmes de santé, il a dû envisager une reconversion professionnelle. Il avait le rêve de devenir ambulancier et à l’âge de 37 ans, il est retourné à l’école pour suivre une formation ! Il me répétait souvent : « Dans la vie, il faut savoir poursuivre ses passions et se donner les moyens d’atteindre ses objectifs ».

Je suis fière de moi, car presque au même âge que lui, j’ai également décidé de retourner sur les bancs de l’école. Mon mari a lui aussi entrepris une reconversion en 2022. Mes enfants sont conscients que tout est possible !

Tout est possible ! La seule chose qui nous limite, ce sont les barrières que nous érigeons nous-mêmes. Si demain je veux apprendre à jouer du piano, je peux le faire. Qu’est-ce qui m’en empêche ? Mes propres limitations, comme me dire que j’ai passé l’âge, ou toute autre excuse que je pourrais inventer.

Quel est ton meilleur conseil pour les personnes qui veulent se reconvertir mais qui ont peur? 

Se détacher du matériel

Je leur conseillerais de se faire accompagner pour entamer un travail de détachement vis-à-vis de toutes nos excuses matérielles et surtout pour mieux se connaître. Ils pourraient se poser ces questions :

– Suis-je vraiment reconnu(e) au sein de ma famille comme je le souhaiterais ?
– Est-ce qu’avoir une belle et grosse voiture me rend vraiment meilleur(e) ?
– Est-ce que mon statut de logement, qu’il soit une petite maison ou un appartement, change réellement la perception des autres à mon égard ?

Nous vivons dans une société où nous sommes souvent prisonniers de l’attachement au matériel. Certains doivent apprendre le détachement.

Se libérer du regard des autres

D’autres doivent se libérer du regard des autres en se posant ces questions :

– Est-ce que je vais trahir mes parents ou mes figures d’autorité en choisissant ma propre voie ?
– Est-ce que mes parents continueront à m’aimer quoi qu’il arrive ?

Il y a des personnes bloquées dans leur travail parce qu’elles exercent un métier choisi par leurs parents, et elles craignent de perdre leur amour si elles en changent.

Il est vrai qu’au début de notre carrière, nous ne pensons pas nécessairement à nous reconvertir. Cependant, il existe tant d’autres possibilités professionnelles qui pourraient nous rendre heureux. Il est donc triste d’entendre autant de personnes malheureuses dans leur travail.

Une fois libérés de l’attachement au matériel et du regard des autres, lorsque nous nous sentons alignés entre nos pensées et nos actes, il n’y a plus rien qui puisse nous arrêter !

Sur quels réseaux sociaux peux-t-on te contacter ? 

Page facebook : Alexandra Marty Shiatsu

Site internet : aube-shiatsu.fr

Numéro de téléphone : 06 08 87 50 57

Vous avez désormais une vision complète du parcours professionnel d’Alexandra Marty. Son histoire démontre comment une atmosphère de travail toxique et un manque de satisfaction peuvent conduire à un changement de cap, même s’il implique de quitter un emploi sécurisé. En écoutant son intuition et en saisissant de nouvelles opportunités, elle a pu donner une nouvelle direction à sa carrière. J’espère que son récit vous aura inspiré.

Peut-être vous sentez-vous actuellement perdu et cherchez-vous une nouvelle voie professionnelle. Si tel est le cas, je vous propose des séances de coaching pour vous aider à explorer vos options et à trouver une activité qui résonne avec vos aspirations et vos valeurs. Dans ce cas, contactez moi. Je m’engage à vous répondre dans les 72h.

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